Une courroie mal tendue peut avoir des conséquences catastrophiques pour le moteur ; c'est pourquoi l’emploi par les techniciens automobiles d'un tensiomètre est absolument nécessaire. Quel est le rôle de cet outil prisé par les mécaniciens ? Réponse dans les lignes qui suivent !
Tensiomètre : ses différents types
Le tensiomètre mécanique
C'est le tensiomètre universel qui est aujourd'hui pratiquement abandonné par les constructeurs pour son manque de précision. Il est constitué d'une griffe fixe et une griffe mobile tarées par un ressort, dans lesquelles s'insère la courroie ; la concordance de deux index permet de régler la tension.
Le tensiomètre à unités SEEM
C'est un tensiomètre mécanique à affichage digital qui donne une tension en unités SEEM (= Sud Est Electro Mécanique : il s'agit d'une unité de mesure incluant les paramètres de flexion de la courroie, son épaisseur et sa force de tension en newtons).
Avec ce tensiomètre est fourni un tableau des différentes valeurs de tension par marque et par moteur (la valeur d'unité SEEM est aussi donnée par la revue technique du véhicule).
Le tensiomètre fréquencemètre
Sur le principe qu'une tension implique une fréquence spécifique de vibrations (en Hertz), ce type d'appareil est équipé d'un capteur optique placé devant la courroie, qui analyse cette fréquence après activation de vibrations de la courroie manuellement par l'opérateur.
Avec ce dernier, un manuel de tableau d'affectation des valeurs de fréquence est également fourni.
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Rôle et légitimité du tensiomètre
Les moteurs automobiles modernes sont équipés de dispositifs entraînés par des courroies qui doivent avoir une tension idéale :
- L'alternateur, la pompe de direction, le compresseur de climatisation et dans certains cas, la pompe à eau par la même et seule courroie d'accessoires ;
- La courroie de distribution : pour le vilebrequin moteur ; le(s) arbre(s) à cames ; la pompe haute pression pour les diesels ; souvent la pompe à eau.
Cette tension idéale est réglée par le tensiomètre, sous peine d’entraîner des dysfonctionnements importants des pièces moteur :
- Une courroie d'accessoires détendue risque de « battre » et patiner en émettant un bruit strident et se détruire rapidement.
Une courroie de distribution détendue, elle, risque de se décaler, désynchroniser le moteur et entraîner sa destruction.
- Une courroie d'accessoires trop tendue force sur les roulements des organes et entraîne rapidement leur destruction.
Une courroie de distribution trop tendue, avec la dilatation du moteur à chaud va rapidement se rompre et entraîner sa destruction (elle émet alors un sifflement caractéristique).
Même pour les mécaniciens expérimentés, l'utilisation du tensiomètre sera nécessaire tant le réglage de la tension des courroies est précis.
Prix d'un tensiomètre
Si le tensiomètre mécanique est à la portée de tous : à partir de 45 € sur les sites marchands, les tensiomètres électroniques SEEM au tarif moyen de 400 € et ceux de mesure de fréquence : 600 €, disponibles chez les revendeurs d'outillage professionnel automobile, sont beaucoup moins à la portée des particuliers.
Intervention sur une courroie sans tensiomètre
Dans certains cas particuliers, point n'est besoin d'utiliser un tensiomètre :
La méthode manuelle
C'est une méthode empirique qui ne peut s'appliquer que sur certains types de moteurs ancienne génération de conception simple : cette méthode qui consiste à vriller la courroie et vérifier qu'elle effectue un 1/4 de tour au maximum nécessite une certaine sensibilité acquise après plusieurs années de pratique.
Le réglage automatique
Certains moteurs sont équipés de tendeurs de tension automatique pour les courroies d'accessoires et de distribution, qui ne nécessitent pas l'utilisation de tensiomètre.
À noter : Il existe aussi maintenant des courroies d'accessoires sans tendeur de tension, mais dont le montage sur les poulies demande un outillage spécifique.
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