Problèmes de démarrage à chaud du moteur

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Deux mécaniciens automobile Thinkstock

Le diagnostic d’un problème de démarrage à chaud du moteur d’une automobile est épineux. Sa résolution passe par des connaissances techniques approfondies détenues par des professionnels ou par des amateurs éclairés. Voici les grandes lignes des différentes méthodes de diagnostic et quelques causes possibles.

Comment diagnostiquer un problème de démarrage à chaud du moteur ?

D’emblée, dans l’esprit cartésien et expérimenté du technicien, un problème de démarrage à chaud est moins logique, donc souvent plus complexe à résoudre, qu’un problème de démarrage à froid. En effet, le moteur froid, avec ses résistances mécaniques internes augmentées, la condensation, la mise en pression du système d’alimentation, l’effort énergétique de démarrage supporté par la batterie, est plus sujet à des problèmes de démarrage identifiables (manque d’enrichissement de carburant, défaut de bougies de préchauffage pour les diesels, batterie faible, etc.).

Pour cerner au mieux ces dysfonctionnements à chaud, utilisons la méthodologie de diagnostic employée par les professionnels. Celle-ci se base sur des contrôles logiques, qui s’appuient sur le principe de fonctionnement du moteur, et des contrôles préliminaires. Le mécanicien commence par des contrôles qui impliquent peu de temps et peu de démontage, puis il poursuit avec des vérifications plus approfondies et spécifiques à mesure que le diagnostic s’affine.

Quelles sont les principales causes d’un problème de démarrage à chaud du moteur ?

Prenons pour principe que le véhicule démarre normalement à froid et analysons les causes possibles d’un problème de démarrage à chaud. L’alimentation en air, l’alimentation en carburant, la température et la pression de combustion, l’allumage ou la gestion moteur peuvent être en cause.

L’alimentation en air

À chaud, la quantité d’air nécessaire à une bonne combustion est plus importante que pour un moteur froid. Cependant, un manque d’air à chaud dû, par exemple, à un filtre à air bouché, est une cause peu probable. Ce défaut impacte principalement le fonctionnement à charges élevées (fumées, manque de puissance).

L’alimentation en carburant

L’une des seules conséquences thermiques sur le système d’alimentation de carburant serait le grippage des injecteurs à chaud, peu probable sur tous les injecteurs simultanément, mais vérifiable par un contrôle de débit des injecteurs essence (sur banc) ou par une mesure du débit de retour des injecteurs (injection HDI).

La température et la pression de combustion

Pour une combustion correcte, le mélange air-carburant doit atteindre une température suffisante (de 400 à 500° C avant le déclenchement de la combustion) obtenue grâce à la pression de compression. Un manque de pression de fin de compression dans le moteur chaud peut s’expliquer par des soupapes qui brident à chaud, à savoir qu’elles ne sont plus hermétiques en fin de compression.

Le contrôle se fait par la mesure des compressions moteur et le contrôle de l’étanchéité des cylindres qui peut être résolu par le réglage du jeu aux soupapes.

La production d’étincelle (système d’allumage)

Pour le cas des moteurs à allumage commandé (moteurs essence), les principales pannes possibles à chaud sont la bobine d’allumage et le capteur de PMH.

La bobine d’allumage peut être en cause sur les véhicules anciens équipés d’une seule bobine d’allumage. Pour les véhicules modernes qui possèdent, eux, une bobine d’allumage par cylindre, cette cause n’est pas plausible dans la mesure où la probabilité que les bobines de chaque cylindre soient défectueuses au même moment est quasi nulle. Si une bobine est défectueuse, le moteur sera « boiteux » (3 cylindres sur 4 pour un 4 cylindres).

Le capteur de PMH donne la position du piston pour la production de l’étincelle. La panne de cet élément électrique, plus vraisemblable et fréquente, peut être due à un seuil de température inhérent au moteur à chaud.
Il faut alors contrôler le capteur et, le cas échéant, le remplacer.

La gestion moteur

Elle concerne toute l’alimentation électrique et la gestion des différents paramètres électriques et électroniques du véhicule. À ce titre, un problème de démarrage à chaud peut être principalement dû aux capteurs, aux actuateurs ou actionneurs ou aux alimentations électriques.

Trois capteurs doivent être examinés :

  • le capteur PMH, déjà incriminé précédemment ;
  • le capteur de température moteur, s’il est défectueux, entraîne un surenrichissement de carburant à chaud et « noyant » le moteur (fumées noires à l’action démarreur) ;
  • le capteur de phase donne la position de l’arbre à cames : s’il est défectueux à chaud, il peut empêcher le démarrage (hypothèse peu probable car le capteur défectueux ne bloque plus le démarrage grâce aux stratégies de secours de plus en plus évoluées).

Les actuateurs ou actionneurs sont commandés électriquement par le boîtier de gestion moteur. Les éléments susceptibles d’influencer le démarrage à chaud sont :

  • des injecteurs grippés (lire plus haut) ;
  • des électrovannes, comme l’électrovanne d’arrêt pour les moteurs à pompes rotatives, ou le régulateur de débit et de pression pour les pompes haute pression des moteurs à injection directe à rampe commune (common rail, en anglais).

Les alimentations électriques peuvent être à l’origine d’un problème de démarrage à chaud du moteur. Les calculateurs peuvent ainsi ne plus fonctionner à partir d’un seuil de tension trop bas et empêcher le démarrage.
Ces dysfonctionnements peuvent survenir à chaud à cause de connexions défectueuses de lignes d’alimentation des calculateurs (dans ce cas, contrôler les valeurs de tension d’alimentation et les points de masse).

Quels sont les coûts de réparation d’un problème de démarrage à chaud du moteur ?

Ce tableau qui indique les différents coûts de réparation est donné à titre indicatif. En effet, les technologies développées par les constructeurs sont très nombreuses et les tarifs des pièces sont très variables tout comme les temps de main-d’œuvre.

À noter : ces tarifs n’incluent pas le temps de recherche de pannes et de diagnostic ainsi que les forfaits liés à l’utilisation des outils d’aide au diagnostic.

Prestations

Prix (pièces)

Prix (main-d’œuvre)

Contrôle de l'alimentation

aucune pièce

de 30 à 150 €

Réglage des soupapes

Pastilles ou poussoirs de 0 à 200 € (unité)

(à multiplier par nombre de soupapes à régler)

de 50 à 300 €

(de 45 min à 4 h)

Capteur PMH

de 20 à 80 €

de 50 à 100 €

Électrovanne d’arrêt

de 50 à 80 €

de 30 à 200 €

Régulateur de débit

de 100 à 200 €

de 30 à 50 €

Injecteurs essence

de 20 à 130 € (par injecteur)

de 50 à 100 €

Injecteurs diesel

de 250 à 350 € (par injecteur)

de 80 à 200 €

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