Système anti-pollution défaillant

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Pot d'échappement de voiture pollution 123RF / Stefan Redel

Le fonctionnement des véhicules modernes est régi par des normes anti-pollution de plus en plus drastiques. Ainsi, l'électronique embarquée dans nos véhicules intègre ces normes et provoque une alerte en cas de dysfonctionnement des systèmes anti-pollution. Quelles sont les pannes possibles d'un système anti-pollution défaillant et quelles procédures impliquent-elles ? On vous répond dans cet article !

Système anti-pollution défaillant : caractéristiques

La gestion du moteur des véhicules, si elle est défaillante, peut entraîner des émissions de polluants anormales ; c'est pourquoi tous les éléments (capteurs, actionneurs…) susceptibles d'interférer sur les émissions sont soumis à un contrôle permanent de l'électronique embarquée du véhicule.

Ce dispositif, c'est l'EOBD (European On Board Diagnostic), instauré depuis la norme Euro III (directive européenne 98/69/ECC à partir du 1er janvier 2002 pour les véhicules à essence et 1er janvier 2004 pour les Diesel), qui est commun à tous les constructeurs.

Il s'agit en fait d'un « mouchard », indépendant dans son fonctionnement, qui supervise la gestion de la dépollution moteur.

Le système antipollution agit sur deux points :

Gestion de la combustion

De manière générale, une combustion complète limite les émissions polluantes, c'est pourquoi la gestion du mélange air-carburant en amont doit être optimale et est réalisée par les principaux éléments suivants :

Capteurs

Rôle

Surveillance EOBD

Conséquences de dysfonctionnement

Capteur PMH

Indique le régime moteur et le point mort haut

Un signal irrégulier traduit des ratés de combustion

Pollution accrue (CO - HC) – risque de destruction du catalyseur

Capteur de pression de l'air

Informe de la quantité d'air aspiré par le moteur

Son dysfonctionnement ne permet plus un dosage approprié du carburant

Capteur de température de liquide de refroidissement

Informe de la température moteur

Une valeur incohérente peut favoriser un enrichissement du mélange

Sonde à oxygène (ou sonde lambda) (moteur essence)

Elle permet une gestion de la combustion bouclée.*

Son dysfonctionnement ne permet plus les corrections des temps d'injection

Fonctionnement en débouclage, les émissions ne sont plus maîtrisées

* Dans cette configuration, les paramètres en amont sont affinés par les informations de la sonde sur les polluants émis. Cette boucle fermée comprend les étapes suivantes : détermination du temps d'injection (quantité de carburant injecté), combustion, analyse du taux d'oxygène par la sonde et correction du temps d'injection par le calculateur.

La postcombustion

Cette phase caractérisant le traitement des polluants après la combustion à l'échappement est impactée par les éléments suivants :

Capteurs ou actionneur

Rôle

Surveillance EOBD

Conséquences des dysfonctionnements

Sonde à oxygène aval (capteur pour moteur essence)

Elle envoie l'information du taux d'oxygène après le catalyseur

Elle surveille l'efficacité du catalyseur

Pollution accrue en cas de non-fonctionnement du catalyseur

Sonde de pression différentielle (capteur pour moteur diesel)

Si la différence de pression trop importante, elle colmate le filtre ;

Commande de la régénération du FAP, provoquant la combustion des particules stockées dans celui-ci

Elle analyse la pression avant et après le filtre à particules (FAP)

Si la différence de pression insuffisante, le filtre est détruit ou inexistant

Le FAP est à remplacer

Production accrue d'oxydes d'azote (NOx)

Vanne EGR (actionneur)

Elle permet la recirculation des gaz d'échappement dans la chambre de combustion pour abaisser le taux d'oxydes d'azote se formant lors des combustions à haute température

Son fonctionnement est contrôlé :

  • d'une part par un capteur de recopie intégré, qui donne la position d'ouverture réelle de la vanne ;
  • d'autre part par la valeur du capteur de pression d'admission (qui doit varier selon l'ouverture de la vanne EGR)

Système antipollution : autodiagnostic

L'EOBD interagit sur le fonctionnement moteur par les moyens suivants :

Le voyant de diagnostic

Il permet d'alerter l'utilisateur suivant une procédure de fonctionnement normalisé (allumage constant pour un défaut permanent) ; c'est le voyant MIL (Malfunction Indicator Lamp) complété par le voyant EPC (Electronic Power Control) chez les constructeurs allemands.

Le calculateur moteur

En cas de dysfonctionnement important, l'EOBD peut opter pour un fonctionnement en mode dégradé (limitation de la puissance moteur) par l'intermédiaire du calculateur moteur.

La prise EOBD

C'est une prise 16 voies qui permet de communiquer avec l'EOBD pour :

  • Lire les défauts normalisés enregistrés par le système appelés DTC (Diagnostic Trouble Code) : leur codage est commun à tous les constructeurs. Exemple de 2 DTC pouvant s'afficher sur l'appareil diagnostic :
    • PO301 : cylindre 1 – ratés d'allumage détectés
    • PO400 : système EGR – problème de débit
  • Effacer les défauts enregistrés après remise en conformité.

Le coût de la maintenance d'un système anti-pollution défaillant

Souvent, il est lié au diagnostic, qui doit être effectué par un technicien spécialiste de la démarche de diagnostic (en concession ou garage indépendant).

Suivant la complexité, il s’agira d'un contrôle à l'aide de l'appareil de diagnostic (50 à 100 €) ou d'une recherche de panne plus longue (150 à 250 €).

À cela, il faut ajouter le tarif des pièces défectueuses et leur remplacement, très fluctuant : il peut s'agir :

  • d'un simple problème de connectique (quelques dizaines d'euros) ;
  • du remplacement d'un capteur ou un actionneur (de 30 à 200 €) ;
  • au pire, et très rarement, d'un calculateur défectueux (de 600 à 2000 €).
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