« Faire rupter sa voiture », « amener le moteur au rupteur », autant d'expressions souvent employées pour décrire, d'une façon imagée, la torture infligée aux moteurs thermiques.
Pourtant, ce rupteur de voiture, vous aurez du mal à le trouver sous le capot d'un véhicule ; ce n'est pas un organe à proprement parler, mais davantage un terme symbolique décrivant une phase de fonctionnement du moteur.
Rupteur de voiture : origine du mot
Le rupteur d'allumage
Le rupteur peut être une pièce du système d'allumage sur les véhicules anciens à essence : c'est un contacteur actionné et synchronisé avec la rotation moteur.
Quand il est fermé, en le reliant à la masse, il alimente la bobine d'allumage et la « remplit » électriquement. Au moment précis où il s'ouvre, une tension soudaine et démultipliée par la bobine (15 000 volts) est appliquée à la bougie d'allumage qui produit une étincelle, permettant la combustion.
Aujourd'hui, il est remplacé par des composants électroniques statiques.
Le rupteur, limiteur de régime
C'est bien celui-ci qui nous intéresse et dont il est question dans cet article.
À l'origine, pour éviter les surrégimes moteur, notamment sur les véhicules performants, et afin d'éviter « l'affolement des soupapes », un contact à inertie est greffé sur le rotor d'allumeur : lorsque le régime moteur est trop important, les deux contacts du rupteur s'écartent, coupant ainsi l'alimentation haute tension aux bougies.
À noter : l'affolement des soupapes est dû aux caractéristiques de leur ressort de rappel : si la vitesse moteur est trop importante, il ne remplit plus son office et les soupapes ne se referment plus, entraînant le contact de celles-ci avec le piston moteur. Le rotor, dans la tête d'allumeur, est une pièce qui distribue, alternativement et dans le bon ordre, la haute tension aux fils de bougies d'allumage.
Rupteur de voiture : aujourd'hui, qu'en est-il ?
Description
Sur les véhicules modernes, il a aujourd'hui disparu physiquement, mais sa fonction est toujours présente.
On s'en aperçoit facilement lorsqu'on pousse le moteur dans ses derniers retranchements aux plus hauts régimes : à partir d'une valeur précise du régime moteur, au-delà de laquelle le risque de casse est réel, le moteur sature et ne dépasse pas cette valeur maxi, émettant un bruit caractéristique disgracieux ; c'est le fonctionnement au rupteur.
Fonctionnement
Puisqu'il n'existe plus de pièce mécanique, cette fonction est assurée par la gestion électronique du moteur, et plus précisément par le calculateur moteur.
Guidé par le capteur de régime moteur, en cas de surrégime, il coupe l’allumage sur les moteurs à allumage commandé (moteurs essence) et la commande des injecteurs sur les moteurs à combustion spontanée (moteurs diesel).
Rupteur de voiture : maintenance et coût
Intervention après-vente
Elle est inexistante en ce qui concerne les véhicules de série dans leur utilisation normale et les cas de dysfonctionnement sont absents.
Par contre, pour une utilisation tuning, ou de préparation moteur destinée à la compétition automobile, cette plage maxi de limitation de régime peut être modifiée. Il faut alors passer par une reprogrammation du calculateur de gestion moteur.
Associée à une révision de la cartographie, elle permet de modifier les performances du moteur.
Coût d'une reprogrammation
Une reprogrammation, suivant le degré d'intervention, est estimée entre 450 et 800 €.