Si le symptôme peut paraître insignifiant, le diagnostic d’un ralenti instable est complexe, tant les causes possibles sont nombreuses. Voici quelques clés pour mieux comprendre le cheminement de résolution de ce type de panne et les éventuels dysfonctionnements inhérents.
Les symptômes d’un ralenti instable
La valeur nominale du régime de ralenti est précise à 20 t/min près (en tours/minute). Elle est comprise, suivant les constructeurs, entre 750 et 900 t/min.
Le ralenti instable est défini par sa plage importante d’action, des variations de 100 t/min et plus pouvant être relevées et pouvant aller jusqu'au calage du moteur. Il peut être accompagné d’émissions de fumée et, pour les véhicules équipés d’injection à gestion par calculateur, de l’allumage d’un témoin de diagnostic.
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Les causes du ralenti instable
Le ralenti instable peut être lié à de nombreuses origines ; c’est pourquoi il est impératif d’appliquer une méthodologie de diagnostic précise et cohérente, soutenue par une connaissance sans faille de la motorisation de la voiture en cause.
Ralenti instable : les contrôles préliminaires
À la manière d’une enquête policière, avec le questionnement du client, la 1re chose à faire est un contrôle visuel des points suivants :
- analyse des fumées à l’échappement :
- si fumées noires : enrichissement anormal du mélange air/carburant (filtre à air bouché, combustion incomplète dans un cylindre, dysfonctionnement du capteur de température d’eau…) ;
- si fumées blanches : présence d’eau ou de liquide de refroidissement dans l’admission ou les cylindres (joint de culasse).
- inspection du compartiment moteur : durites d’alimentation d’air percées, durites de dépression d’air débranchées (à la pompe, à vide ou au servofrein, sur des électrovannes…), connecteurs électriques débranchés sur capteurs ou actionneurs ;
- contrôle des défauts enregistrés par le calculateur moteur à l’aide d’un outil de diagnostic : si positif, la recherche se ciblera alors sur les composants électriques du moteur.
Ralenti instable : le contrôle des composants
Le composant visé à contrôler en priorité sera fonction de la probabilité importante de sa mise en cause, mais aussi de son accessibilité dans le moteur. C'est un critère important notamment sur les moteurs de voitures modernes ; la règle étant d’en démonter le moins possible sur la « scène du crime », sous peine de polluer le diagnostic en créant une « surpanne » ou en effaçant le dysfonctionnement (une liaison électrique risquerait d’être temporairement rétablie involontairement avant que le véhicule ne retombe en panne une fois rendu au client).
Les pistes à suivre seront diverses.
Contrôle des composants électriques
Leurs paramètres de fonctionnement peuvent être contrôlés avec l’outil d’aide au diagnostic ou un oscilloscope, notamment le papillon motorisé pour les voitures essence, qui commande le ralenti moteur.
Vérification des pressions hydrauliques
On contrôle les pressions hydrauliques des circuits d’alimentation en carburant et d’injection haute pression. Les analyses se feront alors sur le circuit de carburant à l’aide de manomètres et raccords appropriés.
Tableau. Quelques exemples de relevés de pressions
Points de contrôle |
Valeurs nominales |
---|---|
Circuit alimentation injection essence |
2,5 à 3,5 bars |
Circuit alimentation injection directe diesel common rail |
3 à 5 bars |
Circuit haute pression injection directe essence |
40 à 150 bars |
Circuit haute pression injection diesel common rail |
200 à 2 000 bars |
À noter : pour le circuit HP injection diesel common rail, le contrôle se fait aussi par la mesure du débit de retour du gasoil au réservoir.
Les pressions de compression
- Des combustions incomplètes peuvent traduire un manque de compressions du à une dégradation d’un élément interne au moteur ; il convient alors de relever les pressions de fin de compression : à l’action démarreur, pour chaque cylindre la mesure est prise par l’emplacement de la bougie pour les moteurs essence, celui de l’injecteur ou de la bougie de préchauffage pour les moteurs diesel.
- Encore mieux, un contrôle d’étanchéité permet de cibler précisément les pannes moteur : le principe étant d’injecter de l’air sous pression dans un cylindre, piston au point mort haut et soupapes fermées. Il est alors facile d’identifier la provenance de fuites d’air et leur gravité par la valeur en pourcentage de fuites.
Tableau. Exemples de valeurs de contrôle
Type de mesure |
Valeur correcte |
---|---|
Pressions de compressions essence |
Entre 9 et 14 bars |
Pressions de compressions diesel |
Supérieure à 22 bars |
Contrôle d’étanchéité |
Moins de 10 % de fuites |
Les valeurs de réglage : quand elles existent, des valeurs non conformes peuvent impliquer un ralenti instable (réglage des soupapes, calage distribution, écartement des bougies…).
Ralenti instable : les coûts de réparation
Comme évoqué, les causes d'un ralenti instable sont multiples et la maintenance peut varier considérablement selon que l'on doive rebrancher une durite ou réparer le moteur, soit de 0 à plusieurs centaines d’euros (800 à 1 000 € pour un remplacement de soupapes).
Dans la majorité des cas toutefois, la panne d’un composant entraînera une dépense moyenne de 200 à 400 €, dans la limite d’un bon diagnostic préalablement posé par le technicien.