Le boîtier de servitude moteur est l’élément central du système de la gestion moteur ; c’est le cerveau qui traite les différentes informations qui lui arrivent pour commander le fonctionnement électrique du moteur.
Caractéristiques du boîtier de servitude moteur
Le boîtier de servitude moteur (BSM) possède plusieurs dénominations suivant les constructeurs : calculateur moteur (CM), unité de commande moteur (UCM), etc. C'est un boîtier métallique renfermant des éléments électroniques (processeurs, eeprom, semi-conducteurs, transistors, résistances diodes, etc.).
Il communique avec les éléments extérieurs par des liaisons électriques et possède un ou plusieurs connecteurs comportant en moyenne 110 à 120 voies.
Rôle du boîtier de servitude moteur
Le boîtier de servitude moteur peut être fractionné principalement en 3 étages : la réception des signaux d'entrée, le traitement des données et la sortie.
Étage de réception des signaux d’entrée
Il existe deux types de signaux d'entrée, analogique et numérique :
- Les signaux d'entrée analogique sont générés par les capteurs de type inductif (capteur de régime moteur, capteur de roue ancienne génération, etc.), par les capteurs de pression, capteurs électrochimiques (sonde à oxygène) ou encore capteurs de température. Ce sont aussi les informations de tension (alimentation positive, masse...). Ils nécessitent un convertisseur analogique / numérique à l’entrée du boîtier pour être exploités.
- Les signaux d'entrée numérique sont de forme carrée et présentent un codage binaire (position 0 ou 1) permettant au boîtier moteur de les exploiter directement. Ce sont les capteurs à effet hall (capteur arbre à cames, capteur vitesse) ou piezoélectriques (capteur cliquetis, capteurs de roue nouvelle génération, etc.).
Sont aussi inclus dans cette catégorie, les informations venant des contacteurs ON / OFF (capteur de position pédale accélérateur, pédale de freins…).
Étage de traitement des données
Un ensemble de microprocesseurs permet le traitement des informations reçues à l’aide des fonctions suivantes :
- La puissance de calcul qui permet l’exploitation des données pour l’élaboration des signaux de sortie.
- Le stockage de la mémoire (eeprom et flash eeprom) qui intègre la cartographie moteur et son éventuelle reprogrammation.
- La communication des données en interne et en externe, avec le codage et décodage nécessaire à l’utilisation des lignes multiplexées (bus de données multiples émises en série sur un même support filaire). Elle permet également l’échange de données avec, principalement, le boîtier de servitude intérieur (BSI), cerveau central du véhicule.
Étage de sortie
Le boîtier de servitude moteur envoie des signaux de commande aux divers actionneurs, notamment :
- aux injecteurs pour le dosage de l’air/carburant (temps Injection) ;
- à la commande de pression turbo, pour la régulation de l’admission d’air ;
- aux fonctions antipollution (vanne EGR, régénération du Filtre A Particules).
Remarque : il comporte aussi un diagnostic embarqué, au service de l’EOBD (European On Board Diagnostic), logiciel standardisé pour tous les constructeurs, mémorisant les dysfonctionnements imputant la gestion de la pollution moteur.
Maintenance du boîtier de servitude moteur
Causes de pannes
Si les éléments périphériques (capteurs, actionneurs, faisceau électrique...) du boîtier de servitude moteur sont potentiellement sources de pannes, le boîtier en lui-même est particulièrement fiable.
Les remplacements sont très rares et plus souvent liés à des interventions inadaptées (surtension, court circuit, etc.).
La méthodologie de diagnostic implique notamment de contrôler tous ses éléments périphériques, ses alimentations extérieures, les liaisons multiplexées, et d’envisager de le mettre en cause seulement si ces contrôles ne relèvent pas d’anomalies.
Intervention avec l’outil de diagnostic
La résolution des pannes passe par l’utilisation d’un outil de diagnostic afin de communiquer avec le boîtier de servitude moteur pour les opérations suivantes :
- relevé des défauts mémorisés ;
- effacement des défauts (après remise en conformité) ;
- analyse des paramètres et composants (température, vitesse, pressions, états, etc.) ;
- mise en fonction d’actionneurs pour vérification des fonctionnements (électrovannes, relais, injecteurs, etc.) ;
- réinitialisations, mises à jour (MAJ), remises à zéro (RAZ).
Mise en cause du boîtier de servitude moteur
En cas de panne du boîtier de servitude moteur, différentes opérations sont proposées :
- Le remplacement du BSM par un neuf : cette opération nécessitera alors une programmation, majoritairement effectuée par le réseau constructeur (coût du remplacement : approximativement de 800 à 1 500 €).
- L’échange standard : il permet une économie substantielle (de 30 à 50 % du neuf).
- La réparation : certaines sociétés proposent une intervention sur le calculateur démonté ; un devis vous est communiqué avant la remise en état, le coût étant alors proportionnel à la gravité de la panne (en général de 100 à 200 €).